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les débuts du travail autonome
Clémence a commencé à travailler en face à face à 26 mois. Nous avons eu le diagnostic un samedi et, le temps de rassembler un peu de matériel, nous avons commencé le travail le lundi matin !
Clémence a commencé, vers 5 ans, à devenir très opposante au cours de ses séances de travail parce qu'elle détestait les activités de graphisme. Elle criait, jetait le matériel, essayait de quitter la table de travail (et même la pièce), c'était devenu très difficile. Carine Mantoulan, la psychologue de Clémence, a eu l'idée de proposer le graphisme sur une petite table, dans un coin tranquille, sans l'aide et l'intervention de l'adulte. Clémence a été apaisée et a accepté cette nouvelle façon de travailler.
L'été de ses 5 ans, nous avons donc fait des travaux dans sa salle de travail pour qu'elle ait à sa disposition 2 espaces de travail bien différents pour les séances en face à face et les séances individuelles.
Le coin travail en face à face : un grand bureau avec un système de travail gauche/droite. Les corbeilles numérotées avec le matériel sont à sa gauche, Clémence les attrappe, fait le travail avec l'adulte, range le matériel et dispose la corbeille dans un grand bac à sa droite. Puis, pour bien visualiser l'avancement de son travail, elle enlève le petit picto correspondant sur sa réglette "emploi du temps".
Ainsi, même pour le travail en face à face avec l'adulte, Clémence était autonome pour gérer les corbeilles, disposer le matériel sur sa table de travail, pour ranger le matériel et pour gérer la réglette emploi du temps. C'est cette autonomie dans l'organisation du travail qui permet de mettre en place des séances en autonomie dans de bonnes conditions !
Nous avons installé le coin travail autonome contre le mur pour éviter qu'elle ne soit distraite. Là aussi, Clémence dispose d'un système de travail gauche/droite. Le système visuel est différent, je n'utilise pas des numéros, mais des formes géométriques de couleur, mais le principe est le même : chaque corbeille a un symbole qui est repris sur la petite règlette emploi du temps.
Quand nous avons introduit le travail autonome, Clémence avait déjà l'habitude, depuis 3ans, de travailler chaque jour. Pour éviter qu'elle ne comprenne pas ce qui se passe et pour contourner sa résistance aux changements (non négligeable) et sa rigidité (elle aussi non négligeable !), nous avons créé un nouvel espace de travail. Si ce n'est pas possible par manque de place ou d'organisation dans la maison, je pense que ça peut marcher en mettant une nappe de couleur différente sur le bureau ou un sous-main spécial travail autonome. Ainsi, l'enfant a un repère visuel qui lui indique de quel type de séance il s'agit.
Pour ces séances en autonomie à sa petite table, l'adulte restait toujours dans la pièce puisque c'était juste une étape au cours de sa demi-journée de travail. Elle alternait, travail en face à face, jeux et travail autonome. Le travail autonome a été aussi une excellente opportunité pour travailler la demande d'aide.
J'ai aussi mis des activités en libre service à sa disposition. Tous les jours, Clémence pouvait prendre sur une étagère à sa hauteur, des corbeilles avec des activités qu'elle maîtrisait bien. En fait, je lui proposais ainsi d'anciennes activités, déjà acquises et elle avait plaisir à les retrouver. Elle faisait l'activité à sa petite table et reposait la corbeille sur l'étagère.
C'est seulement cet été, à 9 ans, que j'ai introduit du vrai travail autonome, sans l'intervention de l'adulte et hors de la présence de l'adulte.
Depuis presque 1 an, je peux enfin quitter la salle de travail quelques minutes et la laisser poursuivre son travail. Au début Clémence criait et ne comprenait pas que je quitte la table ou la pièce. Puis, elle a accepté que je m'absente mais interrompait son travail jusqu'à mon retour. Et depuis 1 an (automne 2007), elle poursuit son travail quand je m'absente. Bien sûr, je la laisse quand je sais qu'elle peut poursuivre seule, je ne m'absente pas au milieu d'une activité nouvelle ou non acquise. J'ai introduit en juillet du travail autonome obligatoire (cliquer ici). Ce n'est pas du travail en libre service, c'est une activité que Clémence doit faire chaque jour (du lundi au dimanche). Pour simplifier ce travail, tout le matériel est à disposition au même endroit, et Clémence doit cocher, chaque jour, qu'elle a bien fait ce qui est demandé.
Pour mettre en place du travail complètement autonome, il faut que l'enfant sache déjà s'organiser seul, il faut bien réfléchir à ce qu'il va faire, où va se trouver le matériel. L'enfant doit savoir en permanence : ce qu'il doit faire, où il doit le faire et avec quoi. Il doit aussi visualiser l'avancement de son travail, savoir quand il a terminé et ce qu'il doit faire à ce moment là.
Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessus, Clémence trouve au même endroit son classeur avec des fiches et les feutres. Juste au dessus elle a la feuille avec les consignes (quoi faire, que faire après). Elle met une petite croix chaque jour après voir terminé son travail.
Comme quoi, avec une bonne organisation, un peu de patience et de persévérance, on arrive à mettre pas mal de choses en place...
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