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Clémence Cazenave Tapie
Clémence Cazenave Tapie
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Clémence Cazenave Tapie
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17 février 2009

Pourquoi je n'ai pas scolarisé Clémence

La question qu'on me pose le plus souvent c'est "pourquoi ne pas avoir scolarisé Clémence ?"

C'est vraiment la question ou plutôt la réponse qui intéresse le plus souvent mes interlocuteurs.

La scolarisation n'est pas obligatoire en France, c'est l'instruction (de 6 à 16 ans) qui est obligatoire. Les parents ont le choix de l'instruction de leur enfant. Si ça vous intéresse, je peux vous expliquer toutes les obligations administratives qu'il faut remplir pour scolariser son enfant à la maison.

Quand nous avons eu le diagnostic de Clémence (en aout 2001), Clémence avait seulement 26 mois et n'était pas scolarisée. Dès son diagnostic, j'ai mis en place l'éducation structurée à la maison avec des séances de travail en face à face, des séances d'imitation, des séances de jeux (façon Son Rise), des activités de jeux et de manipulation (façon Montessori). J'ai commencé à m'informer et à me former à l'autisme et aux stratégies éducatives (lecture, vidéos, formations chez Edi, contact avec d'autres mamans). Les deux années qui ont suivi le diagnostic, j'ai passé énormément de temps à lire tout ce que je trouvais sur l'autisme, sur le handicap, sur le unschooling. J'ai visité tout un tas de sites, surtout des sites canadiens, et ça m'a conforté dans mon choix.

Tout s'est mis en place naturellement, ça me convenait bien et ça convenait bien à Clémence. Et puis, il y avait tant à faire, tant à apprendre... Comment aurions-nous trouver le temps (et l'énergie !) d'une scolarisation ? 

Nous avions déjà une bonne organisation à la maison, je n'avais pas envie de tout changer alors que tout se passait si bien. Je n'ai fait aucune démarche pour inscrire Clémence à l'école.

La scolarisation à la maison, c'est vraiment la liberté. On travaille à notre rythme, avec les supports qui nous conviennent, dans l'ordre qu'on veut et comme on l'a décidé. C'est vraiment extra pour Clémence parce que je peux utiliser ses centres d'intérêt, privilégier une matière en mettant de côté ce qui lui plaît moins à ce moment là. J'ai par exemple consacré énormément de temps à la lecture de 5 à 8 ans, j'ai mis le graphisme de côté pendant de longues années.

Avec la scolarisation à la maison, on s'enlève le stress des évaluations, des interrogations, des devoirs à la maison, des leçons à apprendre et à réciter. Clémence a l'opportunité d'apprendre à son rythme, de m'interroger, de chercher la réponse dans son cours. Clémence a le droit de se tromper, ce n'est pas sanctionné. Clémence a l'occasion de poursuivre l'apprentissage d'une notion tant qu'elle n'est pas acquise, on peut même revenir en arrière s'il le faut et autant de fois qu'il le faut. C'est vraiment du sur-mesure. Je dis souvent que l'école à la maison, c'est de la haute couture !

Comme Clémence est à la maison, je peux aussi consacrer du temps à l'autonomie personnelle et domestique. Elle participe à l'élaboration des repas, à la lessive, elle fait les courses avec moi...

Je travaille avec Clémence pendant que sa soeur est à l'école (comme ça, elle ne se rend pas compte de tout le temps que je consacre à sa petite soeur). Je suis donc disponible quand Lucile rentre de l'école pour ses devoirs, pour passer du temps avec elle. Cela me permet vraiment de gérer mon temps au mieux, pour un bon équilibre familial !

Si je n'ai pas scolarisé Clémence, c'est vraiment pour lui permettre de travailler de façon individuelle et individualisée. Je ne regrette pas mon choix, Clémence a énormément progressé depuis ses 2 ans. Elle ne me paraît pas différente des autres enfants autistes qu'elle côtoie au sein de son groupe de socialisation chaque vendredi, elle n'a pas davantage de difficultés de socialisation. La seule chose qui lui paraît peut être difficile, c'est de lever le doigt pour parler, mais bon, on ne fait ça qu'à l'école !

Généralement, une fois que j'ai expliqué pourquoi je n'avais pas scolarisé Clémence, on s'inquiète de sa socialisation. Et bien je répond que sa socialisation va bien, que nous ne sommes pas coupés du monde parce qu'elle ne va pas à l'école. Les enfants ne sont pas scolarisés en juillet et aout, ni pendant les 8 semaines de vacances au cours de l'année, ni les week-end, ni les mercredis, ni les jours fériés, ce qui fait quand même près de 235 jours chaque année ! Personne ne se soucie de la non-socialisation des enfants au cours de ces 235 journées, et bien, j'ai juste augmenté ce temps à la maison !

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Commentaires
G
Echanges très enrichissants...Personnellement, j'admire beaucoup le travail accompli par Elise pour aider sa fille...Pour ma part,ma fille n'a jamais eu sa place à l'école "ordinaire", pas même en CLIS...Aujourd'hui, j'ai opté pour "l'école à la maison" de par vos conseils, Elise. J'essais tant bien que mal grâce aux stratégies mises en place à travers les différents blogs de mamans, d'aider mon enfant au mieux...Merci pour ce partage !
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A
Bonjour elise<br /> je lis ton blog depuis pas mal de temps.Le tien et celui d'autres mamans et la lecture d'un livre (homeschooling children with special needs de sharon C. Hensley) sur la scolarisation a la maison m'ont encouragée a depasser ma peur de n'etre pas cap de travailler avec mon fils et de m'y mettre enfin il y a qqs mois.<br /> je suis plutot contente de nos efforts.tout n'est pas tout a fait en place encore mais on est sur la bonne voie je pense.<br /> <br /> Mon fils a 7 ans ,il n'est pas autiste ,mais porteur du synd.de Costello et a bcp de difficultés d'apprentissages et un enorme retard par rapport a un enfant de son age,son langage est en retard aussi au niveau de l'expression.<br /> Le descolariser completement n'est pas dutout un probleme pour moi car j'ai vu qu'ici au mexique l'ecole ne pouvait pas bcp l'aider dans ses apprentissages seulement je vois bien que mon fils a besoin d'etre avec les autres enfants,de jouer avec eux et puis il imite bcp les autres et je me rends compte qu'il apprend plus facilement certaines choses quand il voit un enfant les faire,par ex.coté langage ou comportement.<br /> Alors pour le moment tout en travaillant avec lui chaque jour pendant 2 h en face a face ,nous l'avons reinscrit a l'ecole ou il va surtout pour la socialisation et le contact des autres enfants mais meme en derniere année de mater.la maitresse est completement perdue face a ce qu'elle pourrait faire avec lui car il a un niveau de PS au mieux et puis ne parle pas sauf qqs mots isolés difficiles a comprendre alors je crains que ceci ne soit pas la solution non plus.<br /> je ne sais pas ce qu'on fera a la prochaine rentré scolaire,je me demande si'il ne faut pas peser tout et voir si il vaut pas mieux qd meme arreter completement l'ecole(on aurait aussi plus de temps pour les apprentissages a la maison).<br /> <br /> C'est assez difficile car ici il n'y a pas d'autre facons pour mon fils de rencontrer d'autres enfants que d'aller a l'ecole,sauf faire des activités sportifs ou artistiques,1 ou 2 fois par semaine.Deplus la scolarisation a la maison ici est encore moins developpée qu'en france et nous ne pouvons meme pas compter sur la rencontre d'autres enfants dans le meme cas...<br /> <br /> bref <br /> merci bcp pour ce blog et tes autres sites.C'est une aide immense pour moi qui ici me sens super isolée.<br /> <br /> anahita
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L
Mon Alexandre a moi à un autisme de haut niveau, de forme légère, mais ses difficultés de compréhension orale sont importantes, le bruit le gène beaucoup, de même que les va et viens dans la classe, heureusement que son AVS est là tous les matins, car tout seul il serait complètement perdu et sa scolarisation serait difficile. Il ne va à l'école qu'à 80%, je fais les 20% à la maison en plus de toute l'éducation structurée que nous avons mis en place. Je mets les deux scéances d'ortho et celle de psychomot les après midi où il ne va pas en classe. C'est vrai que nous comptons plus sur nous pour les apprentissages scolaire, mais il est heureux d'aller à l'école, et il a fait beaucoup de progrès dans son rapport avec les autres. C'est cet aspect là qui nous importe finalement. j'ai déjà fait l'école à la maison pour deux de mes enfants pendant une année, c'est vrai qu'on a une grande liberté, c'était génial. je rejoins complètement les propos de Corinne, les difficultés d'Alexandre ont tendance à être aplanies et on ne prend pas assez la mesure de ses difficultés. Bref on compte quand même surtout sur nous.
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M
Je viens apporter mon point de vue à ce débat. Alexandre est inscrit à l'école en PS cette année mais n'y va pas faute d'AVS pour l'année scolaire (démarches administratives qui traînent) et parce que la maîtresse n'allait pas pouvoir le gérer seule avec l'ATSEM (conclusion de l'équipe éducative en septembre dernier). L'enseignante étant peu aimable et ayant des réflexions assez déplacées, je n'ai pas insisté pour intégrer Alexandre à sa classe car j'ai compris tout de suite qu'il allait le payer très cher. <br /> J'ai tout de suite organisé des séances de travail à la maison pour travailler entre autres tous les apprentissages scolaires. J'ai bien vu le décalage d'Alexandre qui avait un niveau assez faible par rapport à d'autres enfants de son âge. <br /> J'ai mis en place une sacrée organisation, acheté de nombreux livres pour me former, dû fabriquer de nombreux supports de travail, acheter des jeux adaptés, préparer pendant des heures et des heures les séances de travail... bref du "sur-mesure" comme vous dîtes. Je mis suis mise au niveau d'Alexandre pour le relever. Le résultat est là puisque Alexandre a déjà bien progressé dans plusieurs domaines. Mais cela ne tombe pas du ciel, il faut de la patience, du courage, de l'énergie, de la persévérance, de la combativité...<br /> Pour l'année prochaine, je choisis de mettre Alexandre à l'école à mi-temps (normalement on a l'AVS), mais je sais d'avance que cela va être très dur. On va lui donner du "prêt à porter" et moi à la maison je ferai du "sur-mesure" pour qu'il puisse y arriver. <br /> Je ne connais pas encore le degré d'autisme d'Alexandre (j'attends un bilan approfondi), je ne sais pas comment il va évoluer, mais je souhaite tenter l'expérience de l'école pour le frotter à la dure réalité de la vie et voir comment il s'adapte. Si ça se passe mal, alors je le retirerai de l'école car ce qui compte avant tout c'est son épanouissement. Il va toutes les semaines en halte-garderie quelques heures et ça se passe super bien, de mieux en mieux me dit-on à chaque fois !<br /> Le travail à la maison se poursuivra forcément (il ne faut pas attendre grand chose de l'école finalement) pour qu'il continue à progresser.<br /> Comme vous toutes, je suis très angoissée par l'avenir. J'ai très peur et je veux le protéger.<br /> Chacune de nous se connaît, connaît ses possibilités et ses limites et connaît son enfant donc nous sommes toutes différentes et nos enfants aussi donc nos choix peuvent être différents... mais on fait ce qui nous paraît le meilleur et c'est là l'essentiel.<br /> Elise, je t'admire beaucoup, j'aime ta force, ton énergie... et Clémence paraît tellement épanouie, tu l'as faîtes tellement progresser, tu as trouvé le bon équilibre pour toute ta famille et je t'en félicite. J'aime ton blog, j'aime tes idées, j'aime tes supports de travail... j'ai amélioré mon travail avec Alexandre en partie grâce à toi. Alors merci d'être là !
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E
Comme je l'ai écrit dans mon message, nous avons eu le diagnostic alors que Clémence n'avait pas encore l'âge d'être scolarisée. <br /> Tout l'accompagnement a été mis en place avant l'âge de la scolarisation et c'est certainement pour ça que je ne pas fait la démarche de la scolariser. Et franchement, je n'y ai même pas pensé.<br /> Si nous avions obtenu le diagnostic alors que Clémence fréquentait déjà l'école, je suis sûre que tout aurait été différent, nous n'aurions certainement pas fait les mêmes choix.<br /> <br /> L'instruction en famille, demande du temps et une bonne organisation. Il faut aussi pouvoir vivre sur un seul salaire et donc renoncer à quelques sorties et dépenses.<br /> <br /> Si j'avais eu l'opportunité d'inscrire Clémence dans une véritable classe TEACCH comme on en voit aux Etats-Unis ou au Canada, je n'aurais pas hésité ! Mais j'aurais quand même été très exigente quant aux prestations de cette école et le gain pour Clémence. Les années passent, elle a tant à apprendre pour avoir une vie digne et la moins dépendante possible. <br /> Elle va avoir 10 ans, je songe déjà à sa vie adulte.
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