Je suis différente
Pour la première fois, Clémence a mis des mots sur sa différence et nous a annoncé, un peu chagrinée : "Je suis différente".
Cela fait quelques semaines qu'elle est jalouse de sa soeur et qu'elle souhaite l'imiter et faire les mêmes choses qu'elle. Elle a modifié la décoration de sa chambre, a emprunté des vêtements à sa soeur (elles font la même taille), s'est mise à lire les mêmes livres qu'elle et les mêmes magazines.
Bon, elle n'a pas poussé l'imitation jusqu'à faire la grasse matinée le week-end, a accepter le son de la télé ou permettre qu'on ouvre les fenêtres.
Ces dernières semaines, nous avons dû intervenir, à de nombreuses reprises, pour qu'elle ne se fâche plus contre Lucile. Nous avons mis plusieurs supports visuels en place et eu de longues conversation à ce sujet avec Clémence (si si, c'est possible d'avoir une longue conversation avec Clémence !).
Et finalement, Clémence a pu nous dire sa peine d'être différente. Elle a voulu savoir si sa soeur était quand même un p'tit peu différente et si nous l'avions été, nous aussi, quand nous étions enfants.
C'est une conversation si difficile pour une mère d'apprendre à son enfant qu'il est différent et qu'il est le seul à être différent dans notre famille.
Mais tout de suite, bien sûr, nous l'avons assuré de notre soutien et de notre amour. Et surtout, elle était bien rassurée que tous ses amis qui fréquentent l'association sont, eux aussi, différents.
Finalement, nos explications et mots de réconforts l'ont apaisé et Clémence va mieux depuis une semaine. Elle n'en a pas reparlé et est beaucoup plus agréable. Elle dort toujours avec ses doudous, se lève à 6h30 mais lit Okapi et de vrais romans !